Enfin le weekend de Pâques arrive pleins d'espoirs de notes, de gagnants, de chocolats. En compagnie de deux amis, dont un plus fortuné que les deux autres, nous voici partis en voiture pour la province. Le temps n'est pas engageant, mais peu importe. Il ne s'agit pas de rater la réunion de Bihorel-les-Rouen. A la fin des sept courses de trot du jour, sans avoir perdu, mais gagné certainement un rhume carabiné vu le taux d'humidité ambiant ce jour-là, direction un bon restaurant dans une rue du vieux Rouen, non loin de la gare et de la place Jeanne d'Arc. Mes deux amis pas préssés de quitter l'hippodrome me donne rapidement l'impression que de trouver un hôtel afin de passer une nuit bien au chaud, leur est secondaire.
- Bon les gars ce n'est pas le tout, mais il faudrait quand-même penser à trouver un hôtel. En plus c'est Pâques, ça risque d'être plein partout.
Vu leurs regards envers-moi, j'ai senti comme une gêne à me répondre.
- T'inquiètes on va te trouver ça. On a qu'une chambre à chercher pour toi, car j'ai emmené ma toîle de tente à deux places...
- Quoi, mais vous êtes fous ? Vous n'allez pas camper par un tel temps.
- Mais si, je connais un champ au dessus de l'hippodrome dans un coin tranquille un peu protégé du vent. j'ai aussi deux matelas gonflables et des couettes...
- Bon bah sans moi. Emmène-moi plutôt vers la gare afin que je trouve un hotel et ensuite manger bien chaud, je suis mort de froid.
Après avoir parcouru les trois ou quatre kilomètres qui séparent le champ de courses (seul hippodrome de France qui avait la caractéristique de posséder une piste mi-herbe, mi-sable) et la gare, enfin une sensation de paradis retrouvé: un hôtel avec radiateur allumé. Un copieux couscous arrosé d'un bon Sidi Brahim et direction un lit bien au chaud sous les couvertures feront oublier le froid glacial de ce Paques aux tisons..
Lundi de Paques, un chocolat et croissants me serviront à tenir jusqu'à treize heures. Mais il est déjà neuf heures et j ai rendez-vous avec mes "amis campeurs" devant la gare de Rouen dans quinze minutes...
A peine le nez dehors qu'une chose me tracasse: Vais-je les revoir vivants? La température devant tourner autour de +2 en pleine ville, combien a t'il pu faire cette nuit en campagne vers cinq heures du mat?
9h15, Gare de Rouen, bien au chaud (enfin presque) dans le grand hall, je fixe la pendule. 9h30, 9 h40, 9 H 50...l'angoisse monte ! Tout d'un coup arrivée de mes deux compères sortis tout droits de la vidéo de Triller de Mickael Jackson.
- Salut les gars, heureux de vous revoir. J'attendais encore dix minutes et j appellais les pompiers!
- Pourquoi? Nous avons bien dormi.
- Pas eu froid?
- Non sauf que Jean- luc a crevé le matelas pneumatique...
- Comment que tu as fait ça? me renquerisse au près du terroriste.
- J'ai oublié que j 'avais piqué une fourchette au resto dans la poche arrière de mon froc. Lorsque je me suis allongé, j ai entendu un soufflement de ballon crevé, c'était le matelas.
- Ce n'était pas l'endroit ni le moment choisi pour crever le matelas.
- Ca va Christian avait une boîte de rustines, nous avons réparé...enfin lui !
A minuit sous une toile de tente en pleine campagne et par zéro degré, coller des rustines sur un matelas pneumatique afin de tenter d'éviter une pneumonie...ça ne doit pas être arrivé à beaucoup de gens. A part à des turfistes, je ne vois pas sur quels êtres sensés, ce genre d'aventure peut leurs tomber dessus.
Une fois réchauffés à l'aide d'un grand café et des croissants, nous voici tous trois repartis en ce lundi de Pâques vers l'ouest de l'ouesr de la France...Ecommoy, jolie petite ville de la Sarthe.
Ce fût une excellente idée de quitter la Normandie et son doux crachin ce jour-là. Le soleil et quelques degrés de plus qu'en Seine-Maritime nous attendaient ainsi que quelques billets gagnés grâce à notre vista des courses.
L'hippodrome d'Ecommoy situé dans une épaisse forêt est un endroit où l'on se sent rapidement bien. Une bonne tartine de rillettes avec un verre de rosé qui pique quelques peu, constitue un déjeuner agréable pour un turfiste. Et puis, si on touche les premières, vers seize heures flans, tartes aux pommes, petits grillés peuvent améliorer l'ordinaire. Le turfiste en général n'est pas maigre comme certains "anti-courses" pourraient le supposer.
D'ailleurs ce jour-là, le marchand de sucreries nous a fait de grands sourires après la quatrième course. Très assidus a regarder les heats d'échauffement, un cheval nous a sauté aux yeux (façon de parler, car cela doit faire mal). Une casaque blanche et rouge avec un carreau dans le dos 'chipait' les sous dans le porte-feuille. La casaque portée par les drivers de la bonne Donna.
Un trotteur de quatre ans, Le Layon effectuait ses débuts en compétition. Un fils de Ruy Blas IV (Pan de la Vaudère, Grandval) entrainé par la famille David (Thierry ?). Un sprint de 100 mètres et nous voici devant le guichet. Malgré une file d'attente importante, un bon billet de la part de chacun de nous arrivait à temps sur Le Layon.
Partis: Le Layon part très vite, prend "tête et corde" et file au poteau, encouragés pas les "deux campeurs" et votre écrivain préféré.
Après avoir encaissé les gains et quelques grammes de beurre sur le ventre, le stylo bic rouge sortait de ma poche afin de soigneusement entourer sur mon programme le nom de ce trotteur: Le Layon.
Cela ce passait sous la Présidence de Giscard d'Estaing et après quelques disqualifications et victoires sur de bons hippodromes de province, c'est sous l'êre de François Mitterand que Le Layon nous à enrichi de nouveau sur l'hippodrome de Vincennes en triomphant. Ce trotteur a peu couru, mais si tous les chevaux se nommaient Le Layon, j'aurais jamais fréquenté les Franprix, Lidl ou autres Aldi.
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