Cette phrase pourtant entendue des milliers de fois me fera toujours vivre quelques instants sur une autre planète. Pendant un laps de temps plus rien ne me touche, tout devient sans importance. Un seul et unique but se profile: le départ de la 6ème course.
17h 02: hippodrome de Saint-Cloud. Vêtu d'une magnifique casaque bleue, jaune et rouge, Théo Bachelot en selle sur El Tango Bello tourne encore quelque peu devant les stalles de départ. Bientôt MON cheval va disputer un handicap sur la distance de 2800 mètres...
Le poulain est en forme. Ne vient-il pas récemment de finir troisième à Nantes sous ses nouvelles couleurs? Va-t-il bien s'élancer? Va-t-il tenir la distance? Son jockey va t-il bien le monter? Et puis ce terrain lourd, m'inquiéte au plus haut point. Toutes ces questions auront une réponse dans 3 minutes et 15 secondes...
Les boîtes de départ s'ouvrent...je suis là impuissant serrant mes tickets joués sur El Tango...les battements de mon coeur s'accélèrent... ma voix va t-elle tenir au cas où ?
Ce jour-là, mes cordes vocales resteront au repos. El Tango Bello ayant décidé de ne pas faire illusion dans la ligne droite. Merci à toi mon beau , ça m'évite un rendez-vous chez le phoniatre...
Lorsque l'on se rend sur les hippodromes afin de voir ses propres chevaux courir cela donne un maximum d'adrénaline. Cette sensation est unique. Ce mélange de peur, de possibles joies, de possibles cris à mi-ligne droite font un étrange mêli-mêlo au niveau du cerveau.
Une fois la course terminée et la déception passée, si déception il y a eu, une sorte de masochisme chronique revient à la surface même suite à plusieurs défaites. Après quelques mois de repos du porte-feuilles, on retente le coup en sortant de nouveau le carnet de chèques afin de trouver enfin le "crack" qui te mettra cette fois-ci en émoi. Un plaisir où l'on peut vite devenir addict.
Posséder un cheval, même en ayant une petite part, fait battre le coeur autrement que via le jeu. Ce n'est plus du tout la même chose. Etre propriétaire d'un cheval, surtout si c'est toi qui l'ai découvert, en l'achetant lors de ventes de yearlings ou lors de courses dîtes à réclamer est un plaisir indescriptible. Je n'ose même pas imaginer si tu en est l'éleveur. Cela devient ta chair, ton avenir, ton enfant !
Par contre ne jamais croire un seul instant que l'achat d'un cheval est un placement interréssant. Il ne faut pas regader chez le voisin et se dire: Tu as vu le cheval qu'untel a acheté? A ceux qui jalouse la réussitte d'un achat gagnant, il faut qu'ils enquêtent sérieusement sur les précédentes et les futures "trouvailles" du soi-disant veinard !
Le plaisir d'être propriétaire, même à une petite échelle est avant tout question de rêves. Repérer un cheval dans une course, puis attendre qu'il dispute une course "a réclamer" afin de déposer un bordereau d'achat, laisse les jambes flageolantes au moment du dépouillement des bulletins déposés dans les urnes...
Des propriétaires j'en ai connu de toutes sortes. Ceux qui ont réussit avec une chance incroyable: trouver la perle rare dès le premier achat. Ceux qui auraient pu réussir si leur étoile hippique ne s'etait pas montrée si capricieuse. Pour anecdote, j'ai connu un homme, bien que disparu, je ne citeterai pas son nom, a eu le choix entre l'achat de deux yearlings.
Parti chez un ami éleveur en Normandie, notre homme admire deux jeunes yearlings tout juste sevrés.
- ils sont beaux ces deux- là, contaste le potentiel acheteur de l'un d'entre eux.
- Oui, les deux sont en vente, réplique l'éleveur.
- Les deux sont au même prix. La femelle me parait avoir un avenir certainement mIeux que le poulain, mais tu sais avec les chevaux...
- Moi, le poulain me plait plus...
- Si tu hésites, je te fais un prix si tu prends les deux. Au moins tu n'auras pas de regrets.
Bien qu'insistant au maximum pour l'achat de la femelle par rapport au poulain, notre cher ami, ayant un peu l'esprit de contradiction, après l'établissement d'un chèque devient le propriétaire d'un magnifique yearling bai-foncé.
L'estimée pouliche restant seule dans son pré en attendant qu'un futur propriétare s'en rende acquéreur quelques mois plus tard.
Avec un hasard encore plus cruel pour notre acheteur, environ deux ans après, les deux chevaux après leur debourrage finissent chez le même entraîneurs...
A votre avis que s'est -il passé?
La demoiselle est devenue l'une des meilleures pouliches d'Auteuil. quant au poulain, celui-ci a pris une "merveilleuse" troisième place sur quatre partants dans une course à ...Lisieux !...
A vous d'acheter maintenant...si le coeur vous en dit
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