mercredi 22 décembre 2021

Vincennes: Eveil du Chatelet remporte le Prix Pierre Giffard







    Les plus anciens turfistes se souviennent de "Pierrot" Giffard. Ce jockey faisait partie avec les Gérard Mascle, Alain Sionneau, "Minou" Gougeon et autres "Dédé" Reine, des meilleurs jockeys de trot monté.



    Ce mercredi  le trot rendait hommage à cet homme. Parti grand favori, l'élève de Jean-Michel Bazire à dû cependant lutter tout au long de la ligne droite avec Best Bourbon.

Monté au millimètre par la jeune Matilde Herleiksplass, le fils de Very Look, limité à l'attelé, bien qu'ayant des moyens, a trouvé depuis quelques années maintenant, sa voix au trot monté.


      Avec ses 365000 gagnés, ce brave serviteur peut encore "en faire une" avec la selle sur le dos au cours de cet hiver et pourquoi pas créer une surprise à l'attelé...















 

jeudi 16 décembre 2021

2- Une nuit à la belle étoile


    Enfin le weekend de Pâques arrive pleins d'espoirs de notes, de gagnants, de chocolats. En compagnie de deux amis, dont un plus fortuné que les deux autres, nous voici partis en voiture pour la province. Le temps n'est pas engageant, mais peu importe. Il ne s'agit pas de rater la réunion de Bihorel-les-Rouen. A la fin des sept courses de trot du jour, sans avoir perdu, mais gagné certainement un rhume carabiné vu le taux d'humidité ambiant ce jour-là, direction un bon restaurant dans une rue du vieux Rouen, non loin de la gare et de la place Jeanne d'Arc. Mes deux amis pas préssés de quitter l'hippodrome me donne rapidement l'impression que de trouver un hôtel afin de passer une nuit bien au chaud, leur est secondaire. 

- Bon les gars ce n'est pas le tout, mais il faudrait quand-même penser à trouver un hôtel. En plus c'est Pâques, ça risque d'être plein partout.

    Vu leurs regards envers-moi, j'ai senti comme une gêne à me répondre.

- T'inquiètes on va te trouver ça. On a qu'une chambre à chercher pour toi, car j'ai emmené ma toîle de tente à deux places...

- Quoi, mais  vous êtes fous ? Vous n'allez pas camper par un tel temps.

- Mais si, je connais un champ au dessus de l'hippodrome dans un coin tranquille un peu protégé du vent. j'ai aussi deux matelas gonflables et des couettes...

- Bon bah sans moi. Emmène-moi plutôt vers la gare afin que je trouve un hotel et ensuite manger bien chaud, je suis mort de froid.

   Après avoir parcouru les trois ou quatre kilomètres qui séparent le champ de courses (seul hippodrome de France qui avait la caractéristique de posséder une piste mi-herbe, mi-sable) et la gare, enfin une sensation de paradis retrouvé: un hôtel avec radiateur allumé. Un copieux couscous arrosé d'un bon Sidi Brahim et direction un lit bien au chaud sous les couvertures feront oublier le froid glacial de ce Paques aux tisons..

  Lundi de Paques, un chocolat et croissants me serviront à tenir jusqu'à treize heures. Mais il est déjà neuf heures et j ai rendez-vous avec mes "amis campeurs" devant la gare de Rouen dans quinze minutes...

  A peine le nez dehors qu'une chose me tracasse: Vais-je les revoir vivants? La température devant tourner autour de +2 en pleine ville, combien a t'il pu faire cette nuit en campagne vers cinq heures du mat?

   9h15, Gare de Rouen, bien au chaud (enfin presque) dans le grand hall, je fixe la pendule. 9h30, 9 h40, 9 H 50...l'angoisse monte ! Tout d'un coup arrivée de mes deux compères sortis tout droits de la vidéo de Triller de Mickael Jackson.

  - Salut les gars, heureux de vous revoir. J'attendais encore dix minutes et j appellais les pompiers!

  - Pourquoi? Nous avons bien dormi. 

  - Pas eu froid?

  - Non sauf que Jean- luc a crevé le matelas pneumatique...

  - Comment que tu as fait ça? me renquerisse au près du terroriste.

   - J'ai oublié que j 'avais piqué une fourchette au resto dans la poche arrière de mon froc. Lorsque je me suis allongé, j ai entendu un soufflement de ballon crevé, c'était le matelas. 

  - Ce n'était pas l'endroit ni le moment choisi pour crever le matelas.

  - Ca va Christian avait une boîte de rustines, nous avons réparé...enfin lui !

  A minuit sous une toile de tente en pleine campagne et par zéro degré, coller des rustines sur un matelas pneumatique afin de tenter d'éviter une pneumonie...ça ne doit pas être arrivé à beaucoup de gens. A part à des turfistes, je ne vois pas sur quels êtres sensés, ce genre d'aventure peut leurs tomber dessus.

  Une fois réchauffés à l'aide d'un grand café et des croissants, nous voici tous trois repartis en ce lundi de Pâques vers l'ouest de l'ouesr de la France...Ecommoy, jolie petite ville de la Sarthe. 

  Ce fût une excellente idée de quitter la Normandie et son doux crachin ce jour-là. Le soleil et quelques degrés de plus qu'en Seine-Maritime nous attendaient ainsi que quelques billets gagnés grâce à notre vista des courses. 

  L'hippodrome d'Ecommoy situé dans une épaisse forêt est un endroit où l'on se sent rapidement bien. Une bonne tartine de rillettes avec un verre de rosé qui pique quelques peu, constitue un déjeuner agréable pour un turfiste. Et puis, si on touche les premières, vers seize heures  flans, tartes aux pommes, petits grillés peuvent améliorer l'ordinaire. Le turfiste en général n'est pas maigre comme certains "anti-courses" pourraient le supposer.

  D'ailleurs ce jour-là, le marchand de sucreries nous a fait de grands sourires après la quatrième course. Très assidus a regarder les heats d'échauffement, un cheval nous a sauté aux yeux (façon de parler, car cela doit faire mal). Une casaque blanche et rouge avec un carreau dans le dos 'chipait' les sous dans le porte-feuille. La casaque portée par les drivers de la bonne Donna.

   Un trotteur de quatre ans, Le Layon effectuait ses débuts en compétition. Un fils de Ruy Blas IV (Pan de la Vaudère, Grandval) entrainé par la famille David (Thierry ?). Un sprint de 100 mètres et nous voici devant le guichet. Malgré une file d'attente importante, un bon billet de la part de chacun de nous arrivait à temps sur Le Layon. 

  Partis: Le Layon part très vite, prend "tête et corde" et file au poteau, encouragés pas les "deux campeurs" et votre écrivain préféré. 

  Après avoir encaissé les gains et quelques grammes de beurre sur le ventre, le stylo bic rouge sortait de ma poche afin de soigneusement entourer sur mon programme le nom de ce trotteur: Le Layon.

   Cela ce passait sous la Présidence de Giscard d'Estaing et après quelques disqualifications et victoires sur de bons hippodromes de province, c'est sous l'êre de François Mitterand que Le Layon nous à enrichi de nouveau sur l'hippodrome de Vincennes en triomphant. Ce trotteur a  peu couru, mais si tous les chevaux se nommaient Le Layon, j'aurais jamais fréquenté les Franprix, Lidl ou autres Aldi.

1 - les chevaux sont sous les ordres

   
   Cette phrase pourtant entendue des milliers de fois me fera toujours vivre quelques instants sur une autre planète. Pendant un laps de temps plus rien ne me touche, tout devient sans importance. Un seul et unique but se profile: le départ de la 6ème course.

    17h 02: hippodrome de Saint-Cloud. Vêtu d'une magnifique casaque bleue, jaune et rouge, Théo Bachelot en selle sur El Tango Bello tourne encore quelque peu devant les stalles de départ. Bientôt MON cheval va disputer un handicap sur la distance de 2800 mètres...

  Le poulain est en forme. Ne vient-il pas récemment de finir troisième à Nantes sous ses nouvelles couleurs?  Va-t-il bien s'élancer? Va-t-il tenir la distance? Son jockey va t-il bien le monter? Et puis ce terrain lourd, m'inquiéte au plus haut point. Toutes ces questions auront une réponse dans 3 minutes et 15 secondes...

  Les boîtes de départ s'ouvrent...je suis là impuissant serrant mes tickets joués sur El Tango...les battements de mon coeur s'accélèrent... ma voix va t-elle tenir au cas où ?

  Ce jour-là, mes cordes vocales resteront au repos. El Tango Bello ayant décidé de ne pas faire illusion dans la ligne droite. Merci à toi mon beau , ça m'évite un rendez-vous chez le phoniatre...

 Lorsque l'on se rend sur les hippodromes afin de voir ses propres chevaux courir cela donne un maximum d'adrénaline. Cette sensation est unique. Ce mélange de peur, de possibles joies, de possibles cris à mi-ligne droite font un étrange mêli-mêlo au niveau du cerveau. 
   
 Une fois la course terminée et la déception passée, si déception il y a eu, une sorte de masochisme chronique revient à la surface même suite à plusieurs défaites. Après quelques mois de repos du porte-feuilles, on retente le coup en sortant de nouveau le carnet de chèques afin de trouver enfin le "crack" qui te mettra cette fois-ci en émoi. Un plaisir où l'on peut vite devenir addict.

  Posséder un cheval, même en ayant une petite part, fait battre le coeur autrement que via le jeu. Ce n'est plus du tout la même chose. Etre propriétaire d'un cheval, surtout si c'est toi qui l'ai découvert, en l'achetant  lors de ventes de yearlings ou lors de courses dîtes à réclamer est un plaisir indescriptible. Je n'ose même pas imaginer si tu en est l'éleveur. Cela devient ta chair, ton avenir, ton enfant !

 Par contre ne jamais croire un seul instant que l'achat d'un cheval est un placement interréssant. Il ne faut pas regader chez le voisin et se dire: Tu as vu le cheval qu'untel a acheté? A ceux qui jalouse la réussitte d'un achat gagnant, il faut qu'ils enquêtent sérieusement sur les précédentes et les futures "trouvailles" du soi-disant veinard !

 Le plaisir d'être propriétaire, même à une petite échelle est avant tout question de rêves. Repérer un cheval dans une course, puis attendre qu'il dispute une course "a réclamer" afin de déposer un bordereau d'achat, laisse les jambes flageolantes au moment du dépouillement des bulletins déposés dans les urnes...

  Des propriétaires j'en ai connu de toutes sortes. Ceux qui ont réussit avec une chance incroyable: trouver la perle rare dès le premier achat. Ceux qui auraient pu réussir si leur étoile hippique ne s'etait pas montrée si capricieuse. Pour anecdote, j'ai connu un homme, bien que disparu, je ne citeterai pas son nom, a eu le choix entre l'achat de deux yearlings. 

  Parti chez un ami éleveur en Normandie, notre homme admire deux jeunes yearlings tout juste sevrés. 

   - ils sont beaux ces deux- là, contaste le potentiel acheteur de l'un d'entre eux.

  - Oui, les deux sont en vente, réplique l'éleveur.
 
  - Les deux sont au même prix. La femelle me parait avoir un avenir certainement mIeux que le poulain, mais tu sais avec les chevaux...

  - Moi, le poulain me plait plus...

  - Si tu hésites, je te fais un prix si tu prends les deux. Au moins tu n'auras pas de regrets.

  Bien qu'insistant au maximum pour l'achat de la femelle par rapport au poulain, notre cher ami, ayant un peu l'esprit de contradiction, après l'établissement d'un chèque devient le propriétaire d'un magnifique yearling bai-foncé. 

  L'estimée pouliche restant seule dans son pré en attendant qu'un futur propriétare s'en rende acquéreur quelques mois plus tard.

  Avec un hasard encore plus cruel pour notre acheteur, environ deux ans après, les deux chevaux après leur debourrage finissent chez le même entraîneurs...

 A votre avis que s'est -il passé? 

   La demoiselle est devenue l'une des meilleures pouliches d'Auteuil. quant au poulain, celui-ci a pris une "merveilleuse" troisième place sur quatre partants dans une course à ...Lisieux !...

   A vous d'acheter maintenant...si le coeur vous en dit 

mercredi 15 décembre 2021

Préface

 



 Les rides, les coups, les remords, voire les regrets lorsque l'on n'a pas joué le bon cheval "meublent" la vie d'un turfiste. Mais pour rester sur une note optimiste, les rêves, les joies  existent aussi dans cette passion que sont les courses de chevaux. Heureusement que notre ordinateur naturel retient plus facilement les bons souvenirs que les mauvais. Quoique parfois de sales journées avec le temps deviennent drôles.

   Depuis, mes douze ans, j'ai du me rendre dans pas moins de cent cinquante hippodromes. Certains sont fermés depuis quelques années déja. D'autres ont été inaugurés sans cependant "couvrir" le nombre des disparus. Â l'heure où j'écris ces lignes, la France compte environ 260 hippodromes. Ce deuxième livre (après Odyssée d'un turfiste) va vous faire connaitre des lieux hippiques où je me suis rendu pour X raisons et souvent pour jouer quelques pièces ici ou là et sur d'autres quelques billets. Certains ne m'ont pas laissé de grands souvenirs, d'autres des anecdotes drôles, tristes, de gains, de victoires. Mais peu importe car à travers mes découvertes, j'ai connu la France, quelque peu l'Italie, l'Espagne, la Belgique via des endroits que je n'aurais jamais visité si aucun champ de courses n'existaient dans ces villes et villages. 

   

  Mes souvenirs s'empaquètent au fil des années. Si certains restent gravés à tout jamais, d'autres renaissent de leurs cendres. Il suffit de peu de choses, de se retrouver sur un lieu, un endroit fréquenté quelques décennies auparavant. Une odeur aussi peut guider mon cerveau à mes doigts pour transcrire ainsi des souvenirs oubliés: oubliés, mais vite revécus. 

  D'Auteuil à Vincennes en passant par Cagnes-sur-Mer, Vichy ou autres Deauville, tellement de souvenirs me restent gravés comme les tables de la loi. Auteuil et mes premiers pas de jeune turfiste. Vincennes avec les Tidalium Pélo, Une de Mai etc. Vichy un endroit où je me sens en pleine confiance. Cagnes-sur-Mer et ses hivers magiques. Deauville, ses planches, ses hippodromes, son festival du film Américain et ma première victoire en tant que copropriétaire de galopeurs...après tant d'avant-première...

  Mais d'autres souvenirs autres que matériels remontent à la surface. Les copains, pour certains devenus amis. Les tristes moments où l'envie de tout  laisser tomber redevient heureuse grâce à la belle côte que tu as déniché, fier de ta vista des courses. Ces restaurants du dimanche soir où l'on attendait devant un bon plat que les bouchons sautent (pas ceux de Champagne) font partie de cette passion qui m'est restée chevillée au corps : les courtines

  Afin de soulager un besoin naturel et surtout pour de ne pas mettre une pièce dans la soucoupe de la Dame-Pipi, caché aux yeux de possibles voyeurs mais sans voir que le sol spongieux pouvait être "avaleur" de chaussures, j'ai fini la réunion les pieds vaseux. Celà se passait à Abbeville.

   Lors de mes douze mois passés au service de la nation grâce auquels j'ai appris que la ligne de mire était un ligne imaginaire (non!) qui passait par le creux de l'oeilleton et le sommet du guidon, j'ai souvenance lors d'une réunion nocturne à Amiens avoir raté le dernier train et dormi sur le carrelage de la gare. En compagnie d'un ami de galère, nous avons récupéré le train de nuit postal. Départ du teuf-teuf vers deux heures du matin, arrivée Gare du Nord sept heures. Fourbus et ayant quelques envies de plein air après avoir respiré les odeurs des chaussettes des troufions pendant cinq longues heures, direction un petit café croissant afin de profiter malgré tout de notre permission.

   Â travers ce livre, voici le genre de souvenirs qui me tient à coeur de vous raconter.

   J'ai toujours ancrée au fond de mes oreilles cette phrase d'un vieux turfiste aujourd'hui parti rejoindre les hippodromes de l'au-delà: "les courses c'est un métier", je rajouterais: sans l'ombre d'un doute.


Qu'est-il devenu?

   Dans le monde des courses, une fois retiré du circuit, on t'oublie presque aussi vite que l'on a fait de toi une vedette. Entrain...