Les rides, les coups, les remords, voire les regrets lorsque l'on n'a pas joué le bon cheval "meublent" la vie d'un turfiste. Mais pour rester sur une note optimiste, les rêves, les joies existent aussi dans cette passion que sont les courses de chevaux. Heureusement que notre ordinateur naturel retient plus facilement les bons souvenirs que les mauvais. Quoique parfois de sales journées avec le temps deviennent drôles.
Depuis, mes douze ans, j'ai du me rendre dans pas moins de cent cinquante hippodromes. Certains sont fermés depuis quelques années déja. D'autres ont été inaugurés sans cependant "couvrir" le nombre des disparus. Â l'heure où j'écris ces lignes, la France compte environ 260 hippodromes. Ce deuxième livre (après Odyssée d'un turfiste) va vous faire connaitre des lieux hippiques où je me suis rendu pour X raisons et souvent pour jouer quelques pièces ici ou là et sur d'autres quelques billets. Certains ne m'ont pas laissé de grands souvenirs, d'autres des anecdotes drôles, tristes, de gains, de victoires. Mais peu importe car à travers mes découvertes, j'ai connu la France, quelque peu l'Italie, l'Espagne, la Belgique via des endroits que je n'aurais jamais visité si aucun champ de courses n'existaient dans ces villes et villages.
Mes souvenirs s'empaquètent au fil des années. Si certains restent gravés à tout jamais, d'autres renaissent de leurs cendres. Il suffit de peu de choses, de se retrouver sur un lieu, un endroit fréquenté quelques décennies auparavant. Une odeur aussi peut guider mon cerveau à mes doigts pour transcrire ainsi des souvenirs oubliés: oubliés, mais vite revécus.
D'Auteuil à Vincennes en passant par Cagnes-sur-Mer, Vichy ou autres Deauville, tellement de souvenirs me restent gravés comme les tables de la loi. Auteuil et mes premiers pas de jeune turfiste. Vincennes avec les Tidalium Pélo, Une de Mai etc. Vichy un endroit où je me sens en pleine confiance. Cagnes-sur-Mer et ses hivers magiques. Deauville, ses planches, ses hippodromes, son festival du film Américain et ma première victoire en tant que copropriétaire de galopeurs...après tant d'avant-première...
Mais d'autres souvenirs autres que matériels remontent à la surface. Les copains, pour certains devenus amis. Les tristes moments où l'envie de tout laisser tomber redevient heureuse grâce à la belle côte que tu as déniché, fier de ta vista des courses. Ces restaurants du dimanche soir où l'on attendait devant un bon plat que les bouchons sautent (pas ceux de Champagne) font partie de cette passion qui m'est restée chevillée au corps : les courtines
Afin de soulager un besoin naturel et surtout pour de ne pas mettre une pièce dans la soucoupe de la Dame-Pipi, caché aux yeux de possibles voyeurs mais sans voir que le sol spongieux pouvait être "avaleur" de chaussures, j'ai fini la réunion les pieds vaseux. Celà se passait à Abbeville.
Lors de mes douze mois passés au service de la nation grâce auquels j'ai appris que la ligne de mire était un ligne imaginaire (non!) qui passait par le creux de l'oeilleton et le sommet du guidon, j'ai souvenance lors d'une réunion nocturne à Amiens avoir raté le dernier train et dormi sur le carrelage de la gare. En compagnie d'un ami de galère, nous avons récupéré le train de nuit postal. Départ du teuf-teuf vers deux heures du matin, arrivée Gare du Nord sept heures. Fourbus et ayant quelques envies de plein air après avoir respiré les odeurs des chaussettes des troufions pendant cinq longues heures, direction un petit café croissant afin de profiter malgré tout de notre permission.
 travers ce livre, voici le genre de souvenirs qui me tient à coeur de vous raconter.
J'ai toujours ancrée au fond de mes oreilles cette phrase d'un vieux turfiste aujourd'hui parti rejoindre les hippodromes de l'au-delà: "les courses c'est un métier", je rajouterais: sans l'ombre d'un doute.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire